La location saisonnière est un marché en pleine croissance, notamment avec l’émergence de plateformes comme Airbnb. Si vous êtes propriétaire d’un bien que vous mettez en location saisonnière, il est essentiel de bien comprendre les obligations fiscales qui en découlent, notamment en matière de taxe d’habitation et de déclaration des revenus locatifs. Cet article vous apporte toutes les informations dont vous avez besoin pour être en règle avec l’administration fiscale.
La taxe d’habitation : un impôt local à ne pas négliger
La taxe d’habitation est un impôt local qui concerne les propriétaires, les locataires et les occupants à titre gratuit d’un logement meublé. Cet impôt est calculé en fonction de la valeur locative cadastrale du logement et des taux votés par les collectivités locales. Pour les locations saisonnières, c’est le propriétaire qui est redevable de la taxe d’habitation.
Il convient de noter que depuis 2021, la taxe d’habitation a été supprimée pour une majorité de contribuables, mais elle continue à s’appliquer aux résidences secondaires et aux locations meublées non professionnelles. De plus, certaines communes ont instauré une taxe additionnelle à la taxe d’habitation spécifique aux logements meublés loués en courte durée, afin de compenser la suppression progressive de la taxe d’habitation.
La déclaration des revenus locatifs : une obligation fiscale
Les revenus générés par la location saisonnière sont imposables et doivent être déclarés au titre de l’impôt sur le revenu. Ils sont considérés comme des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), que vous soyez loueur en meublé professionnel (LMP) ou non professionnel (LMNP). Deux régimes d’imposition sont possibles :
- Le régime micro-BIC, si vos recettes annuelles ne dépassent pas 72 600 € (ou 176 200 € pour les locations classées en meublé de tourisme). Dans ce cas, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire de 50 % pour frais et charges, avec un minimum de 305 €.
- Le régime réel, si vos recettes annuelles dépassent les seuils mentionnés ci-dessus ou si vous optez volontairement pour ce régime. Vous devrez alors tenir une comptabilité et déduire l’ensemble des charges réelles liées à votre activité locative (amortissement du bien, frais d’entretien, intérêts d’emprunt, etc.).
Il est important de signaler que les plateformes de location saisonnière ont l’obligation de transmettre à l’administration fiscale les informations relatives aux revenus perçus par les loueurs. Il est donc essentiel de déclarer ces revenus, sous peine de sanctions.
Les démarches pour déclarer les revenus locatifs
Pour déclarer vos revenus locatifs issus de la location saisonnière, vous devez :
- Remplir le formulaire P0i (déclaration de début d’activité) et l’adresser au greffe du tribunal de commerce dont dépend votre logement, afin d’obtenir un numéro SIRET.
- Déclarer vos revenus en ligne sur le site des impôts, en remplissant la déclaration complémentaire n° 2042 C PRO, dans laquelle vous indiquerez les montants perçus au titre des locations meublées non professionnelles (cases 5ND à 5PD pour le régime micro-BIC, ou cases 5NG à 5PG pour le régime réel).
Il est également possible de bénéficier d’un crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) si vous réalisez des travaux d’économie d’énergie dans votre logement. Pour cela, il faudra remplir la déclaration n° 2042 RICI et joindre les factures des travaux réalisés.
Les conseils pour optimiser sa fiscalité en location saisonnière
Pour optimiser votre fiscalité en matière de location saisonnière, plusieurs solutions existent :
- Optez pour le régime réel si vos charges réelles sont supérieures à l’abattement forfaitaire de 50 % prévu par le régime micro-BIC. Cette option peut vous permettre de réduire votre assiette taxable et donc de payer moins d’impôts.
- Profitez des dispositifs fiscaux en faveur de l’investissement locatif, comme le dispositif Censi-Bouvard (réduction d’impôt sur le revenu pour les investissements dans les résidences avec services) ou le statut de loueur en meublé professionnel (LMP), sous certaines conditions.
- Faites appel à un expert-comptable spécialisé en location saisonnière pour vous aider à optimiser votre fiscalité et vous accompagner dans vos démarches administratives.
Au-delà de ces conseils, il est essentiel de bien connaître vos obligations fiscales et de respecter scrupuleusement les délais impartis par l’administration fiscale pour éviter tout risque de redressement ou de pénalités.
La location saisonnière est une activité qui peut s’avérer très rentable, mais elle requiert également une bonne maîtrise des aspects fiscaux. En comprenant bien les enjeux liés à la taxe d’habitation et à la déclaration des revenus locatifs, vous mettez toutes les chances de votre côté pour réussir dans ce secteur en pleine expansion.