Acheter à deux avec un seul emprunteur : comment réussir son projet immobilier en couple

Vous envisagez d’acheter un bien immobilier avec votre conjoint, mais seulement l’un de vous deux souhaite emprunter ? Cette situation est plus fréquente qu’il n’y paraît et peut être intéressante dans certaines conditions. Voici nos conseils pour réussir votre projet immobilier en couple avec un seul emprunteur.

Comprendre les avantages et les risques de l’achat à deux avec un seul emprunteur

Acheter à deux avec un seul emprunteur présente des avantages, notamment celui de pouvoir bénéficier d’un prêt immobilier sur mesure adapté à la situation financière du couple. En effet, cela permet d’éviter que le conjoint qui ne souhaite pas emprunter soit impacté par le crédit. Cela peut être intéressant dans le cas où l’autre conjoint dispose de revenus suffisants pour assurer le remboursement du prêt ou si le conjoint non-emprunteur a déjà des crédits en cours.

Cependant, cette configuration comporte également des risques. Le principal inconvénient est que la responsabilité du remboursement du crédit repose entièrement sur l’emprunteur, ce qui peut engendrer une pression financière importante. De plus, en cas de séparation ou de décès de l’emprunteur, la situation peut se compliquer pour le conjoint non-emprunteur.

Choisir le bon statut juridique pour protéger les intérêts de chacun

Il est essentiel de choisir le bon statut juridique lors d’un achat immobilier à deux avec un seul emprunteur. Plusieurs options s’offrent à vous :

Le régime de l’indivision : il permet à chaque conjoint de détenir une quote-part du bien immobilier, proportionnelle à sa contribution financière. Par exemple, si l’emprunteur finance 70% du bien et le conjoint non-emprunteur 30%, ils seront propriétaires respectivement à hauteur de 70% et 30%. Cette solution présente l’avantage d’être souple et facile à mettre en place, mais elle peut aussi engendrer des conflits en cas de désaccord entre les propriétaires sur la gestion du bien.

La société civile immobilière (SCI) : elle permet de créer une société dont l’objet est la gestion d’un patrimoine immobilier. Les parts sociales sont réparties entre les associés (ici, les deux conjoints) en fonction de leur apport financier. La SCI offre une grande souplesse dans la gestion du bien et permet d’éviter les inconvénients liés à l’indivision. Cependant, sa création implique des formalités administratives et des coûts supplémentaires.

Le régime de la communauté universelle : il s’agit d’un régime matrimonial dans lequel tous les biens des époux (acquis avant ou pendant le mariage) sont communs. Ainsi, même si un seul des conjoints emprunte, les deux seront considérés comme propriétaires du bien immobilier. Ce régime est intéressant pour protéger le conjoint non-emprunteur en cas de séparation ou de décès, mais il implique également une solidarité entre les époux concernant les dettes.

Prévoir les éventuelles difficultés et anticiper les solutions

Lorsque vous achetez à deux avec un seul emprunteur, il est important d’anticiper les éventuelles difficultés qui pourraient survenir en cours de route. Voici quelques situations auxquelles vous pourriez être confrontés :

Le remboursement du prêt : si l’emprunteur rencontre des problèmes financiers, la charge du remboursement du crédit peut peser lourd sur ses épaules. Il est donc essentiel de bien évaluer sa capacité de remboursement avant de contracter un prêt immobilier. Pensez également à souscrire une assurance emprunteur pour couvrir les risques liés à l’incapacité temporaire ou permanente de travail, au chômage ou au décès.

Les conséquences d’une séparation : en cas de rupture du couple, plusieurs scénarios sont possibles. Le bien immobilier peut être vendu et le produit de la vente partagé entre les deux ex-conjoints. Si l’un des deux souhaite conserver le bien, il devra racheter la part de l’autre et se charger du remboursement du crédit. Dans tous les cas, il est important d’anticiper ces situations en rédigeant un contrat d’achat ou un pacte civil de solidarité (PACS) mentionnant les modalités de partage du bien et la répartition des charges.

La transmission du bien en cas de décès : pour protéger le conjoint non-emprunteur, il est recommandé de prévoir une clause bénéficiaire dans le contrat d’assurance emprunteur ou de souscrire une assurance vie spécifique. Ainsi, en cas de décès de l’emprunteur, le capital restant dû sera remboursé par l’assureur et le conjoint non-emprunteur pourra conserver le bien immobilier.

Se faire accompagner pour réussir son projet immobilier à deux avec un seul emprunteur

Pour mener à bien votre projet immobilier en couple avec un seul emprunteur, il est vivement conseillé de se faire accompagner par des professionnels (notaire, conseiller financier, courtier en crédit immobilier). Ils sauront vous guider dans vos choix et vous aider à trouver les meilleures solutions pour concrétiser votre rêve tout en protégeant vos intérêts respectifs.

Acheter à deux avec un seul emprunteur peut être une solution intéressante pour certains couples, à condition de bien s’informer sur les avantages et les risques liés à cette configuration. En choisissant judicieusement le statut juridique adapté à votre situation et en anticipant les éventuelles difficultés, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour réussir votre projet immobilier en couple.